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USA-Le Congrès approuve une mesure pour contraindre à la publication du dossier Epstein
information fournie par Reuters 19/11/2025 à 00:16

par David Morgan et Nolan D. McCaskill

Le Congrès américain, où les pairs républicains de Donald Trump sont majoritaires, a voté quasiment à l'unanimité mardi une mesure destinée à contraindre le département de la Justice à publier des documents liés à Jeffrey Epstein, retrouvé pendu en prison en 2019 avant son procès pour trafic sexuel de mineures.

Deux jours après que Donald Trump a effectué une volte-face en annonçant être favorable à la publication du dossier judiciaire de Jeffrey Epstein, avec lequel le président américain a dit avoir été amis avant de prendre ses distances sans rien savoir des crimes attribués au défunt financier, la Chambre des représentants a approuvé la mesure avec 427 voix contre une.

Transmis alors au Sénat, le texte exigeant la publication de l'ensemble des documents déclassifiés du département de la Justice concernant Jeffrey Epstein a été rapidement adopté par la chambre haute, à l'unanimité.

Il appartient désormais à Donald Trump de promulguer la mesure.

Rendre public ou non le "dossier Epstein" est une question qui a engendré des divisions dans les rangs républicains, entraînant même une rupture entre Donald Trump et certains des plus fidèles représentants du mouvement MAGA ("Make America Great Again").

Peu avant le vote à la Chambre des représentants, une dizaine de victimes d'abus sexuels présumés commis par Jeffrey Epstein ont pris part à une conférence de presse devant le Capitole, en compagnie d'élus républicains et démocrates, pour exhorter le Congrès à exiger la publication du dossier.

Pour Donald Trump, l'affaire constitue depuis son retour au pouvoir en janvier dernier l'un des rares points de discorde avec ses partisans, lesquels sont convaincus de longue date que l'establishment veut garder secrets les liens entretenus par Jeffrey Epstein avec un éventail de personnalités influentes.

Après avoir promis durant la campagne électorale de rendre public le dossier judiciaire de Jeffrey Epstein, répondant à une demande de nombre de ses soutiens, le président républicain s'est opposé à une telle démarche, dénonçant une "supercherie" des démocrates destinée à jeter une ombre sur ses réussites.

TRUMP IRRITÉ PAR L'AFFAIRE

Un sondage Reuters/Ipsos réalisé en octobre montre que seuls quatre électeurs républicains sur dix ont dit approuver la gestion par Donald Trump de cette affaire, tandis que neuf sur dix saluaient son action présidentielle dans son ensemble.

En dépit de son changement de position à propos du vote au Congrès, le président américain demeure irrité par l'attention portée à l'affaire Epstein.

Interrogé mardi par des journalistes lors de la visite du prince héritier Mohammed ben Salman à la Maison blanche, Donald Trump a qualifié de "personne horrible" une journaliste ayant posé une question sur cette affaire, appelant à retirer la licence de diffusion de la chaîne de télévision qui l'emploie.

"Je n'ai rien à voir avec Jeffrey Epstein", a dit Donald Trump devant la presse. "Je l'ai mis dehors de mon club il y a de nombreuses années parce que je pensais que c'était un pervers malade", a-t-il ajouté.

Parmi les plus virulentes représentantes du mouvement MAGA, l'élue républicaine Marjorie Taylor Greene est tombée en disgrâce auprès de Donald Trump pour avoir régulièrement exprimé sa colère que le département de la Justice ne communique pas davantage d'éléments à propos de Jeffrey Epstein.

Les démocrates ont fait part de longue date de leur volonté que le dossier Epstein soit publié.

Un doute demeure sur l'ampleur des documents qui pourraient être rendus publics, le projet de résolution de la Chambre autorisant le département de la Justice à garder secrets des éléments d'enquête.

L'élu républicain Thomas Massie, à l'origine d'une pétition ayant recueilli suffisamment de soutiens pour contraindre à la tenue d'un vote à la Chambre des représentants sur la publication du dossier Epstein, a accusé le département de la Justice de "protéger des pédophiles et des trafiquants sexuels".

"Comment saurons-nous que ce texte aura été un succès ?", a-t-il déclaré mardi à la Chambre avant le vote. "Quand des hommes, des hommes riches, seront menottés et transportés en prison. Tant que cela n'aura pas lieu, c'est que l'affaire est étouffée".

(David Morgan et Nolan McCaskill, avec la contribution de Jonathan Allen à New York, Richard Cowan, Bo Erickson et Katharine Jacksonà Washington; version française Jean Terzian)

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